Prunier Cerise ou myrobolan

Myrobolan : tout savoir sur ce prunier sauvage polyvalent

24/08/2025

Le myrobolan, prunier sauvage rustique et polyvalent, séduit jardiniers et arboriculteurs par sa simplicité et sa robustesse. Originaire d’Europe de l’Est, il est apprécié pour sa floraison précoce, sa tolérance aux sols pauvres et son rôle de porte-greffe idéal pour de nombreuses espèces fruitières. Facile à cultiver, peu sensible aux maladies, il peut aussi produire de petits fruits comestibles à transformer en confiture ou en compote. Que ce soit pour un usage ornemental, technique ou fruitier, il trouve sa place dans de nombreux jardins. Cet article vous présente toutes les clés pour bien le connaître et le cultiver.

Qu’est-ce que le myrobolan ?

Le myrobolan, également appelé prunier-cerise ou Prunus cerasifera, est un arbre fruitier de la famille des Rosacées, originaire d’Europe de l’Est et d’Asie Mineure. Ce prunier sauvage est l’un des plus précoces à fleurir au printemps, offrant une floraison blanche ou rose très décorative dès la fin de l’hiver. Il est souvent cultivé à la fois pour ses qualités ornementales, sa robustesse et son utilisation comme porte-greffe dans l’arboriculture fruitière.

Origine et classification botanique

Le myrobolan appartient au genre Prunus, qui regroupe de nombreuses espèces de pruniers, cerisiers et amandiers. Son nom scientifique, Prunus cerasifera, reflète sa ressemblance avec les cerisiers du fait de ses fruits ronds et de sa floraison abondante. Originaire des Balkans et de l’Asie occidentale, il s’est naturalisé dans de nombreuses régions d’Europe, y compris en France, où on le retrouve à l’état sauvage ou cultivé dans les haies, jardins et vergers.

Description de l’arbre et du fruit

Le myrobolan est un petit arbre qui atteint en général entre 4 et 6 mètres de hauteur. Il présente un port arrondi et une croissance rapide, ce qui en fait un excellent choix pour créer rapidement une structure végétale dans un jardin. Ses feuilles sont ovales, vert foncé, parfois pourpres selon les variétés ornementales, et ses fleurs apparaissent dès février ou mars, avant les feuilles, attirant ainsi les premiers pollinisateurs.

Les fruits du myrobolan ressemblent à de petites prunes, mesurant environ 2 à 3 centimètres de diamètre. Leur couleur varie du jaune au rouge foncé selon les souches. Ils sont juteux, à la chair ferme, mais leur goût est très variable : certaines sont douces, d’autres acidulées voire astringentes. Bien que comestibles, ces prunes sont rarement consommées fraîches mais plutôt utilisées en confitures ou gelées.

Myrobolan fruit

Myrobolan, prunier-cerise ou prunier sauvage ?

Le terme myrobolan désigne généralement le Prunus cerasifera, mais il est parfois confondu avec d’autres pruniers sauvages. Le nom prunier-cerise vient de l’aspect des fruits, qui rappelle la cerise par leur petite taille et leur couleur rouge. En tant que prunier sauvage, il est plus rustique que les variétés fruitières classiques et pousse facilement en terrain pauvre ou calcaire, sans exigence particulière.

Le myrobolan comme porte-greffe

Le myrobolan est largement utilisé comme porte-greffe en arboriculture fruitière, en particulier pour les pruniers, mais aussi parfois pour les pêchers, les abricotiers et les amandiers. Sa robustesse, sa bonne compatibilité avec de nombreuses espèces fruitières et sa tolérance aux conditions de sol variées en font un support de choix pour assurer un enracinement solide et une croissance saine aux arbres greffés.

Pourquoi utiliser le myrobolan en greffage ?

Le myrobolan s’adapte à une grande diversité de sols, y compris les sols calcaires, pauvres ou secs. Il développe un système racinaire profond et bien ramifié, ce qui améliore l’ancrage et la résistance à la sécheresse. Il est également reconnu pour sa longévité et sa bonne résistance aux maladies du sol, comme la gommose ou les champignons racinaires.

Il présente aussi une très bonne affinité avec différentes espèces du genre Prunus, ce qui permet d’y greffer une large gamme de variétés fruitières. Cela en fait un choix polyvalent dans les vergers familiaux comme dans les cultures professionnelles.

Avantages du myrobolan pour les pruniers, pêchers et abricotiers

Greffer un prunier sur myrobolan permet d’obtenir un arbre vigoureux, bien ancré, capable de produire de beaux fruits dans des conditions parfois difficiles. Pour les pêchers et les abricotiers, il est utilisé dans des cas particuliers, notamment en sol calcaire, où d’autres porte-greffes plus sensibles échoueraient.

Les arbres greffés sur myrobolan sont souvent de plus grande taille, ce qui les rend adaptés aux vergers de pleine terre, mais moins recommandés pour les petits jardins ou les cultures en pot. Ils mettent généralement un peu plus de temps à entrer en production, mais leur rendement est stable et durable sur le long terme.

Techniques de greffe les plus courantes

Le myrobolan peut être greffé de différentes façons selon l’espèce et la période de l’année. La greffe en fente est souvent pratiquée au début du printemps, lorsque la circulation de la sève reprend. La greffe en écusson, quant à elle, est courante en fin d’été, notamment pour les pruniers, avec un taux de reprise souvent excellent.

Il est essentiel de choisir un porte-greffe sain, bien développé et âgé d’au moins un an, et d’utiliser un greffon prélevé sur un arbre productif, de préférence pendant le repos végétatif. Un bon contact entre le cambium du greffon et celui du porte-greffe est la clé du succès de la greffe.

Prune Sauvage

Cultiver le myrobolan dans son jardin

Le myrobolan est un arbre particulièrement adapté aux jardiniers amateurs grâce à sa rusticité, sa croissance rapide et sa faible exigence en entretien. Qu’il soit planté comme arbre fruitier, porte-greffe ou sujet ornemental, il s’intègre facilement dans la plupart des jardins. Une bonne installation dès la plantation permet de garantir un développement vigoureux et une floraison généreuse.

Conditions de sol et d’exposition idéales

Le myrobolan apprécie les sols profonds, bien drainés, mais il tolère également les terres plus pauvres, caillouteuses ou calcaires. Il n’aime pas les sols trop compacts ou gorgés d’eau, qui favorisent les maladies racinaires. En revanche, il résiste bien à la sécheresse une fois bien installé.

Côté exposition, une situation ensoleillée est préférable pour obtenir une floraison abondante et favoriser la maturation des fruits. Il supporte aussi la mi-ombre, mais cela peut réduire légèrement sa fructification. L’arbre résiste bien au vent et au froid, ce qui le rend idéal pour les régions au climat continental ou montagnard.

Plantation et entretien du myrobolan

La plantation du myrobolan s’effectue de préférence à l’automne, entre octobre et décembre, afin de favoriser l’enracinement avant l’hiver. Elle peut aussi se faire au printemps, surtout dans les zones froides. Il est recommandé de creuser un trou large et profond, d’amender la terre avec du compost mûr, et d’arroser abondamment après la mise en terre.

Une fois établi, le myrobolan demande peu d’entretien. Un arrosage régulier est utile les deux premières années, surtout en période sèche. Ensuite, l’arbre se débrouille seul, sauf en cas de forte sécheresse prolongée. La taille n’est pas obligatoire mais peut être pratiquée pour aérer la ramure, limiter la hauteur ou entretenir une forme équilibrée.

Résistance aux maladies et rusticité

Le myrobolan est réputé pour sa bonne résistance naturelle aux maladies du prunier et aux parasites. Il est peu sensible à la cloque, à la moniliose et à la gommose, contrairement à d’autres variétés. Cette robustesse en fait un choix judicieux dans les jardins où l’on souhaite éviter les traitements phytosanitaires.

Rustique, il supporte des températures hivernales descendant jusqu’à –20 °C sans dommage. Il résiste également bien aux pollutions urbaines, ce qui en fait un excellent arbre pour les parcs et jardins en ville.

Cultiver le myrobolan dans son jardin est une option simple, durable et esthétique. C’est un arbre accessible, tolérant et peu exigeant, qui offre à la fois une belle floraison printanière, une fonction technique en greffe et des fruits utilisables pour des préparations maison.

Peut-on consommer les fruits du myrobolan ?

Bien que leur aspect sauvage puisse laisser penser qu’ils ne sont pas comestibles, ces fruits sont tout à fait mangeables. Leur goût varie toutefois en fonction des variétés et des conditions de culture.

Aspect et goût des fruits

Les fruits du myrobolan mesurent généralement entre 2 et 3 centimètres de diamètre. Leur couleur varie du jaune doré au rouge foncé ou violet, selon les souches ou les semis. La chair est juteuse, parfois très sucrée mais souvent acidulée, avec une peau fine et parfois légèrement astringente. Certains fruits sont délicieux à maturité, tandis que d’autres sont plus fermes ou moins parfumés.

Il existe une grande variabilité génétique parmi les myrobolans issus de semis naturels, ce qui explique ces différences gustatives. Lorsqu’ils sont bien mûrs, les fruits peuvent être agréables à manger crus, mais ils sont surtout appréciés pour leur transformation.

Utilisations possibles en cuisine ou confiture

Les fruits du myrobolan sont rarement commercialisés frais, mais ils peuvent être valorisés de manière artisanale. Ils sont parfaits pour préparer des confitures, gelées ou compotes, surtout lorsqu’on les mélange à des fruits plus sucrés. Leur acidité naturelle donne du relief aux préparations sucrées.

On peut également les utiliser en tartes rustiques ou les faire cuire au sirop pour une conservation prolongée. Certains jardiniers les fermentent ou en font des vins de fruits maison, voire des eaux-de-vie artisanales dans les régions où cette pratique est traditionnelle.

Précautions à connaître avant la consommation

Comme pour toutes les prunes, le noyau du fruit contient des traces d’amygdaline, une substance potentiellement toxique si elle est consommée en grande quantité. Il est donc conseillé de ne pas croquer les noyaux et de bien les retirer lors des préparations. En cas de doute sur une variété non identifiée ou sauvage, il est prudent de goûter en petite quantité pour vérifier l’absence d’amertume ou d’irritation.

Prunus cerasifera

Où acheter un myrobolan et à quel prix ?

Le myrobolan est un arbre relativement facile à trouver dans le commerce, aussi bien pour les jardiniers amateurs que pour les professionnels recherchant un porte-greffe fiable. On le trouve sous forme de plant greffé, de plant franc (issu de semis), ou même sous forme de graines. Son prix varie selon le type de plant, l’âge, la taille et le fournisseur.

Disponibilité en pépinières et jardineries

Le myrobolan est disponible dans de nombreuses jardineries généralistes et pépinières spécialisées, notamment celles qui proposent des fruitiers ou des porte-greffes. Il est souvent vendu à racines nues à l’automne ou en début de printemps, et en conteneur tout au long de l’année. De nombreux sites de vente en ligne en proposent également, ce qui permet de comparer les variétés, les formes (tige, demi-tige, buisson) et les conditions de culture recommandées.

Certaines pépinières proposent aussi des variétés ornementales de Prunus cerasifera, comme celles à feuillage pourpre, très prisées pour la floraison et l’aspect décoratif. Il est important de bien lire les descriptions pour distinguer un plant destiné à la production fruitière d’un plant purement décoratif.

Prix moyen d’un plant ou d’un porte-greffe

Le prix d’un myrobolan varie selon sa forme et son usage. Un jeune porte-greffe myrobolan en racines nues coûte en général entre 2 et 5 euros l’unité lorsqu’il est acheté en lot. Un plant franc ou greffé destiné à la plantation ornementale ou fruitière peut coûter entre 10 et 25 euros, voire davantage pour des sujets plus âgés ou déjà formés.

Les variétés en conteneur, prêtes à planter, sont généralement un peu plus chères, notamment si elles ont déjà quelques années de croissance. Le prix peut également varier selon le label (bio, local, certifié) et la qualité du conditionnement.

Conseils pour bien choisir son myrobolan

Avant d’acheter un myrobolan, il est utile de définir son usage : porte-greffe, production fruitière ou plantation ornementale. Pour un porte-greffe, choisissez un sujet sain, avec un bon système racinaire, et compatible avec les espèces que vous souhaitez greffer. Pour une culture fruitière directe, privilégiez une variété sélectionnée pour la qualité gustative de ses fruits.

Vérifiez également la zone de rusticité, surtout si vous habitez en altitude ou dans une région au climat extrême. Enfin, préférez un fournisseur local ou réputé, afin de garantir la bonne adaptation du plant aux conditions de votre région.

Conclusion

Le myrobolan est un arbre polyvalent apprécié autant en verger qu’au jardin. Robuste et rustique, il s’adapte aisément aux sols pauvres ou calcaires, tolère bien le froid et résiste aux maladies. Utilisé comme porte-greffe, il favorise un enracinement solide et une bonne compatibilité avec de nombreuses espèces fruitières du genre Prunus. Mais ses atouts ne sont pas uniquement techniques : sa floraison précoce illumine les jardins, tandis que ses petits fruits, souvent négligés, offrent d’excellentes confitures et compotes. Facile d’entretien, il allie esthétique, productivité et simplicité, faisant de lui un allié précieux pour tout jardinier.

FAQ

Qu’est-ce qu’un myrobolan ?

Le myrobolan est un prunier sauvage, aussi appelé prunier-cerise, utilisé comme arbre fruitier, plante ornementale ou porte-greffe. Il produit de petits fruits comestibles proches des prunes et fleurit très tôt au printemps. C’est un arbre rustique, décoratif et facile à cultiver.

Peut-on manger les fruits du myrobolan ?

Oui, les fruits du myrobolan sont comestibles bien qu’ils soient souvent acidulés ou astringents selon les variétés. Ils se consomment cuits, en confitures, compotes ou tartes. Il est recommandé d’éviter les noyaux, comme pour toutes les prunes et les autres fruits à noyau.

Quel est l’intérêt du myrobolan comme porte-greffe ?

Le myrobolan est très utilisé comme porte-greffe pour les pruniers, pêchers et abricotiers grâce à sa robustesse et sa tolérance aux sols calcaires. Il favorise un enracinement profond et une bonne longévité des arbres greffés. Il est aussi peu sensible aux maladies racinaires.

Où planter un myrobolan dans le jardin ?

Le myrobolan préfère un emplacement ensoleillé et un sol bien drainé, même pauvre ou calcaire. Il supporte le vent, le froid et les conditions climatiques variées. Une plantation en automne est idéale pour favoriser sa reprise.

Quelle est la période de floraison du myrobolan ?

Le myrobolan fleurit très tôt, souvent dès la fin février ou le début mars selon les régions. Sa floraison blanche ou rose précède l’apparition des feuilles. Elle attire les premiers pollinisateurs du printemps.

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Auteur
Fouad Chakrouf
Phytothérapeute, botaniste, photographe. Issu d'une famille d'agriculteurs, j'ai toujours été passionné par la nature.

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