La rhubarbe est une plante aux multiples bienfaits reconnus pour la santé. Utilisée depuis des siècles en phytothérapie, elle se distingue par ses propriétés laxatives, digestives et antioxydantes. Riche en composés actifs, la rhubarbe aide à réguler le transit intestinal tout en soutenant la digestion. Elle se présente sous différentes formes adaptées à divers usages. Cependant, son utilisation nécessite certaines précautions pour éviter effets indésirables et contre-indications. Cet article détaille la composition, les bienfaits, les formes d’utilisation, ainsi que les dosages et précautions essentielles à connaître.
Table des matières
Composition de la rhubarbe
Nutriments essentiels
La rhubarbe est particulièrement riche en eau, qui représente environ 92 % à 95 % de sa composition pour 100 grammes de tige crue. Cette forte teneur en eau contribue à sa faible densité calorique et à son effet hydratant, ce qui en fait un aliment léger et rafraîchissant. Elle apporte une petite quantité de fibres alimentaires, utiles pour le transit intestinal, ainsi que de la vitamine K1, essentielle à la coagulation sanguine et à la santé osseuse. La rhubarbe contient aussi une petite proportion de minéraux, dont du manganèse, du calcium et du potassium.
Composés actifs
La rhubarbe renferme plusieurs composés bioactifs, principalement présents dans sa racine et, dans une moindre mesure, dans sa tige. Les anthraquinones, dont la rhéine et l’émodine, sont les plus connues. Ces substances ont des effets laxatifs et stimulent les contractions intestinales. Elles expliquent l’usage traditionnel de la racine de rhubarbe contre la constipation.
La plante contient également des tanins, qui ont des propriétés astringentes et peuvent agir comme anti-inflammatoires légers. D’autres composants comme les acides organiques (acide oxalique, malique et citrique) contribuent à son goût acidulé caractéristique et à son potentiel antioxydant.
Différence entre tige et feuille
Il est essentiel de distinguer la tige, qui est la partie consommée, des feuilles, qui sont toxiques. Les feuilles de rhubarbe contiennent une concentration élevée d’acide oxalique, un composé qui peut perturber le fonctionnement des reins et provoquer, à forte dose, des troubles graves comme des calculs rénaux ou une intoxication. C’est pourquoi seules les tiges, dépourvues de cette toxicité à dose normale, sont utilisées en alimentation et en phytothérapie.

Bienfaits pour la santé
En phytothérapie, c’est la racine qui est utilisée pour ses propriétés laxatives, digestives, antioxydantes et antibactériennes, grâce à sa concentration en composés actifs comme les anthraquinones.
Amélioration du transit intestinal
L’un des bienfaits les plus connus de la rhubarbe réside dans son action sur le transit intestinal. Cette propriété est principalement due à la présence d’anthraquinones dans la racine, qui stimulent les mouvements péristaltiques du côlon. Elle est donc employée en phytothérapie comme un laxatif doux pour soulager la constipation passagère. Elle agit généralement dans les 8 à 12 heures suivant l’ingestion, ce qui explique son usage en prise unique le soir.
Soutien à la digestion
La rhubarbe est également reconnue pour ses effets bénéfiques sur la digestion. Elle stimule la sécrétion de bile par le foie, ce qui facilite la dégradation des graisses, améliore l’assimilation des nutriments et favorise la détoxification. Cette action cholérétique est particulièrement utile en cas de digestion lente, de sensation de lourdeur après les repas ou de ballonnements. La racine de rhubarbe peut être utilisée seule ou en association avec d’autres plantes digestives.
Effet antioxydant et anti-inflammatoire
La rhubarbe possède une activité antioxydante grâce à ses flavonoïdes et à certains composés phénoliques présents dans la tige et la racine. Ces substances aident à neutraliser les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire et de nombreuses pathologies chroniques. Certaines études suggèrent également une action anti-inflammatoire modérée, notamment dans le cadre de troubles digestifs d’origine inflammatoire.
Soutien à la santé osseuse
Grâce à sa teneur en vitamine K1 et en manganèse, la rhubarbe peut contribuer à la préservation du capital osseux. La vitamine K1 joue un rôle clé dans la fixation du calcium sur les os, tandis que le manganèse intervient dans la synthèse du tissu conjonctif et la régulation de l’ossification. Toutefois, la biodisponibilité des minéraux contenu dans la rhubarbe est partiellement réduite par la présence d’acide oxalique, qui peut former des complexes insolubles.
Réduction du cholestérol
La rhubarbe, consommée sous forme de poudre ou de fibre isolée, a montré dans certaines études une capacité à réduire le taux de cholestérol LDL (le « mauvais » cholestérol). Cet effet serait lié à sa teneur en fibres solubles, qui aident le foie à se détoxifier, à mieux fonctionner, et par conséquent à mieux réguler les taux de lipides dans le sang. Une consommation régulière, dans le cadre d’une alimentation équilibrée, peut donc avoir un impact favorable sur le profil lipidique sanguin.
Activité antibactérienne potentielle
Des recherches en laboratoire ont mis en évidence une activité antibactérienne de certains composés de la rhubarbe, notamment l’émodine, contre des souches pathogènes telles qu’Escherichia coli et Staphylococcus aureus. Bien que ces résultats soient encore préliminaires, ils soutiennent l’intérêt de la rhubarbe comme plante médicinale polyvalente, notamment dans le domaine digestif.

Formes disponibles
Poudre de racine de rhubarbe
La racine de rhubarbe séchée est souvent réduite en poudre et utilisée en phytothérapie traditionnelle. Cette forme permet un dosage précis et une conservation prolongée. Elle peut être prise telle quelle, mélangée à de l’eau ou intégrée à des compléments alimentaires. Elle est principalement utilisée pour ses effets laxatifs ou digestifs.
Extrait sec ou liquide
Les extraits de rhubarbe se présentent sous forme sèche (gélules, comprimés) ou liquide (teinture mère, extrait hydroalcoolique). L’extrait sec est souvent standardisé en anthraquinones, permettant un contrôle plus rigoureux des effets. Les extraits liquides, comme la teinture mère, sont utilisés en petites quantités diluées dans de l’eau. Ces formes sont pratiques pour des cures ponctuelles ou des traitements ciblés, notamment en cas de troubles digestifs.
Tisane ou décoction de racine
La racine séchée peut être utilisée en décoction, en faisant bouillir une petite quantité pendant quelques minutes. Cette méthode d’extraction permet de libérer les principes actifs, notamment les anthraquinones et les tanins. Elle est traditionnellement employée pour soulager la constipation ou stimuler la digestion. En revanche, elle n’est pas toujours bien tolérée sur le long terme.
Gélules ou comprimés dosés
Les compléments à base de rhubarbe sont disponibles sous forme de gélules ou comprimés. Ces produits contiennent soit de la poudre brute de racine, soit un extrait sec titré. Les gélules facilitent la prise et permettent un dosage constant, ce qui est utile dans le cadre de cures courtes ou de traitements encadrés. Les formulations associant la rhubarbe à d’autres plantes (comme la boldo ou le radis noir) sont fréquentes.
Usage en phytothérapie
En phytothérapie, la rhubarbe est utilisée seule ou dans des mélanges destinés à réguler le transit, stimuler la digestion ou accompagner un drainage hépatique. Elle peut faire partie de complexes de plantes pour des cures de détox ou de régulation intestinale. Les praticiens recommandent généralement des formes à libération contrôlée ou à faible teneur en anthraquinones pour limiter les effets secondaires.
Utilisations concrètes, posologies et durée
Pour améliorer le transit intestinal
La racine de rhubarbe est traditionnellement utilisée pour soulager la constipation légère à modérée. Son effet laxatif est principalement lié à la présence d’anthraquinones, qui augmentent la motilité intestinale et réduisent la réabsorption de l’eau au niveau du côlon.
Forme et posologie recommandée :
- Poudre de racine : 0,5 à 2 g par jour, en une prise le soir, avec un grand verre d’eau.
- Décoction : faire bouillir 1 cuillère à café (environ 1,5 g) de racine séchée dans 250 ml d’eau pendant 10 minutes. Boire une tasse le soir, de préférence après le dîner.
- Gélules ou comprimés : dose équivalente à 20 à 30 mg d’anthraquinones totales, une fois par jour le soir.
Durée d’utilisation :
- Utilisation ponctuelle uniquement (de 3 à 10 jours).
- Ne pas dépasser 10 jours sans avis médical, pour éviter une accoutumance ou une irritation du côlon.
Pour faciliter la digestion
En cas de digestion lente, ballonnements ou inconfort postprandial, la rhubarbe peut être employée comme stimulant hépatobiliaire. Elle favorise la production et la sécrétion de bile, ce qui aide à mieux digérer les graisses et améliore le confort digestif.
Forme et posologie recommandée :
- Teinture mère (extrait hydroalcoolique) : 20 à 30 gouttes diluées dans un verre d’eau, deux fois par jour avant les repas principaux.
- Infusion associée à d’autres plantes digestives (menthe poivrée, fenouil) : 1 tasse 30 minutes avant le repas.
- Gélules de plante sèche ou extrait titré : selon les instructions du fabricant, souvent entre 250 et 500 mg avant les repas.
Durée d’utilisation :
- Cure de 2 à 3 semaines.
- Renouvelable après une pause d’une semaine si bien tolérée.
En complément alimentaire
La rhubarbe entre dans la composition de nombreux compléments pour la régulation du transit ou la digestion. Ces formules peuvent combiner plusieurs plantes pour une action synergique.
Forme et posologie recommandée :
- Gélules ou comprimés complexes : généralement 1 à 2 prises par jour, pendant les repas.
- Poudre à diluer : 1 cuillère dose selon les recommandations du produit, mélangée à de l’eau ou du jus.
Durée d’utilisation :
- Cures de 2 à 4 semaines, à ajuster en fonction de la réponse individuelle.
- Il est conseillé de faire une pause de quelques jours toutes les 2 à 3 semaines d’utilisation continue.

Précautions d’emploi de la rhubarbe
Utilisation modérée et contrôlée
La rhubarbe, en particulier sa racine, doit être utilisée avec modération. Ses effets laxatifs, bien que utiles à court terme, peuvent devenir irritants s’ils sont prolongés. Une consommation excessive ou trop longue peut entraîner une perte excessive d’eau et de sels minéraux, notamment de potassium, ce qui peut perturber l’équilibre électrolytique et provoquer de la fatigue, des crampes musculaires ou des troubles du rythme cardiaque.
De plus, un usage répété sans interruption peut conduire à une accoutumance, où l’intestin devient dépendant de la stimulation extérieure pour fonctionner correctement. C’est pourquoi la rhubarbe ne doit pas être utilisée comme laxatif chronique.
Ne pas consommer les feuilles
Les feuilles de rhubarbe sont strictement déconseillées à la consommation, car elles contiennent une concentration élevée d’acide oxalique et d’oxalates de calcium. Ces composés sont toxiques pour l’organisme et peuvent provoquer des symptômes graves comme des nausées, des vomissements, des troubles rénaux, voire des convulsions à fortes doses. Seules les tiges sont comestibles dans un cadre alimentaire, et la racine est utilisée en phytothérapie.
Surveillance en cas de traitement médicamenteux
La rhubarbe peut interférer avec certains traitements médicaux. En accélérant le transit intestinal, elle peut réduire l’absorption de médicaments pris par voie orale, en diminuant leur temps de contact avec la muqueuse intestinale. Elle est donc à éviter chez les personnes suivant un traitement essentiel (comme les anticoagulants, la pilule contraceptive, ou certains traitements immunosuppresseurs), sauf avis médical favorable.
Par ailleurs, l’effet laxatif peut amplifier la perte de potassium, ce qui est à surveiller chez les patients sous diurétiques ou médicaments cardiaques sensibles au taux de potassium.
Risques liés à un usage prolongé
L’usage prolongé ou en forte dose de préparations à base de racine de rhubarbe contenant des anthraquinones est déconseillé. Cela peut provoquer une irritation chronique de la muqueuse intestinale et, à terme, un affaiblissement du tonus intestinal. Certaines études ont également mis en garde contre une exposition prolongée aux anthraquinones en raison de leurs effets potentiellement génotoxiques, bien que les données humaines restent limitées.
Contre-indications de la rhubarbe
Enfants de moins de 12 ans
La rhubarbe est déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans, en particulier sous forme de racine ou d’extrait contenant des anthraquinones. Leur système digestif est plus sensible, et l’effet laxatif peut provoquer des diarrhées, des crampes abdominales ou une déshydratation. Aucune forme laxative à base de rhubarbe ne doit leur être administrée sans avis médical.
Femmes enceintes et allaitantes
L’usage de la rhubarbe est contre-indiqué pendant la grossesse. Les anthraquinones peuvent provoquer des contractions intestinales susceptibles de stimuler également l’utérus, entraînant un risque de fausse couche, notamment au cours du premier trimestre. Par précaution, l’allaitement est également une période durant laquelle la rhubarbe, en particulier sous forme concentrée, est à éviter, car certains composés peuvent passer dans le lait maternel et perturber la digestion du nourrisson.
Personnes souffrant de troubles rénaux
La rhubarbe contient de l’acide oxalique, en particulier dans ses feuilles (non consommées), mais aussi en quantités moindres dans la racine et la tige. Chez les personnes présentant des antécédents de calculs rénaux, d’insuffisance rénale ou de sensibilité aux oxalates, sa consommation est fortement déconseillée. L’excès d’oxalates peut favoriser la formation de calculs, notamment à base d’oxalate de calcium.
Maladies digestives chroniques
Les personnes atteintes de colite, de maladie de Crohn, de rectocolite hémorragique ou de syndrome de l’intestin irritable doivent éviter la rhubarbe, en particulier en usage laxatif. Les anthraquinones peuvent aggraver l’irritation de la muqueuse intestinale, provoquer des spasmes et accentuer les symptômes inflammatoires. En cas de doute, il est préférable de privilégier des solutions douces comme les mucilages (psyllium) et de consulter un professionnel de santé.
Cas de diarrhées, hémorroïdes ou faiblesse intestinale
La rhubarbe est contre-indiquée chez les personnes sujettes aux diarrhées fréquentes ou souffrant d’hémorroïdes, car l’augmentation du transit peut aggraver ces troubles. De plus, chez les personnes âgées ou affaiblies, l’effet purgatif peut entraîner une déshydratation ou une perte de minéraux, avec un impact négatif sur l’équilibre général.
Conclusion
La rhubarbe, bien plus qu’une simple plante au goût acidulé, offre de nombreux bienfaits pour la santé grâce à sa richesse en composés actifs. Utilisée avec précaution, notamment sous forme de racine, elle peut soutenir efficacement la digestion, le transit et la santé globale. Toutefois, son usage doit rester ponctuel et encadré, car certains de ses composants peuvent provoquer des effets indésirables en cas d’abus. Avant d’entamer une cure, il est conseillé de vérifier les contre-indications éventuelles. En respectant les dosages et les recommandations, la rhubarbe peut s’intégrer judicieusement dans une approche naturelle du bien-être.
FAQ
Quels sont les principaux bienfaits de la rhubarbe ?
La rhubarbe aide principalement à améliorer le transit intestinal grâce à ses propriétés laxatives naturelles. Elle favorise aussi la digestion en stimulant la production de bile. De plus, elle possède des effets antioxydants qui contribuent à la protection cellulaire.
Comment utiliser la rhubarbe pour le transit intestinal ?
La racine de rhubarbe peut être consommée en poudre ou en décoction pour soulager la constipation. Il est recommandé de prendre une dose modérée le soir, généralement entre 0,5 et 2 grammes. L’utilisation ne doit pas dépasser 10 jours pour éviter les effets indésirables.
Quelles précautions faut-il prendre avec la rhubarbe ?
Il faut éviter la consommation prolongée pour prévenir l’irritation intestinale. Les feuilles sont toxiques et ne doivent jamais être ingérées. Enfin, elle est déconseillée chez les femmes enceintes, les enfants et les personnes souffrant de troubles rénaux.
La rhubarbe peut-elle interagir avec des médicaments ?
Oui, la rhubarbe peut réduire l’absorption de certains médicaments en accélérant le transit intestinal. Cela peut diminuer leur efficacité, surtout pour des traitements importants. Il est donc conseillé de consulter un médecin avant toute utilisation simultanée.
Quelle est la dose recommandée pour une cure de rhubarbe ?
Pour le transit, une dose de 0,5 à 2 grammes de racine par jour est généralement suffisante. En digestion, la teinture mère se prend à 20-30 gouttes, deux fois par jour. Les cures doivent rester courtes, généralement entre 7 et 21 jours, avec des pauses régulières.