La rhubarbe est une plante vivace reconnue pour ses tiges charnues et acidulées, largement appréciée dans diverses cultures. Originaire des régions montagneuses d’Asie centrale, elle s’est progressivement répandue en Europe et dans le monde. Adaptée aux climats tempérés, elle possède plusieurs espèces et variétés aux caractéristiques diverses. Utilisée à la fois en alimentation, en médecine traditionnelle et dans l’industrie, elle présente un intérêt botanique et culturel important, qui sera détaillé dans cet article.
Table des matières
Qu’est-ce que la rhubarbe ?
Présentation générale
La rhubarbe est une plante vivace appartenant au genre Rheum, de la famille des Polygonacées. Elle est principalement reconnue pour ses tiges épaisses, souvent rouges ou vertes, utilisées en alimentation. La plante est rustique et peut atteindre une hauteur de 1 à 1,5 mètre, avec une large base formée par des racines charnues.
Morphologie
La rhubarbe se caractérise par ses grandes feuilles en forme de cœur, pouvant atteindre 40 à 50 centimètres de largeur. Ces feuilles sont portées par de longs pétioles charnus qui constituent la partie comestible de la plante. Les bords des feuilles sont ondulés et leur surface est souvent légèrement rugueuse. Les tiges peuvent varier en couleur, du vert clair au rouge vif, selon les variétés. La plante produit également une inflorescence en panicule terminale, composée de petites fleurs verdâtres ou rougeâtres, qui apparaissent généralement à la fin du printemps.

Cycle de vie
En tant que plante vivace, la rhubarbe entre en dormance pendant l’hiver. Elle repousse chaque année à partir d’un système racinaire robuste. La croissance active débute au printemps, avec un développement rapide des tiges et des feuilles, jusqu’à la floraison. Après la récolte des tiges, la plante continue de stocker de l’énergie dans ses racines pour assurer sa survie et sa croissance l’année suivante.
Particularités botaniques
La rhubarbe est une plante herbacée robuste, capable de s’adapter à des climats tempérés. Ses feuilles contiennent de l’acide oxalique, un composé toxique qui rend cette partie non comestible, contrairement aux pétioles qui sont utilisés en cuisine. Cette distinction est importante dans l’identification et l’utilisation de la plante.
Origine et histoire de la rhubarbe
Origines géographiques
La rhubarbe est originaire des régions montagneuses d’Asie centrale, notamment des zones qui correspondent aujourd’hui au Tibet, à la Mongolie et à la Sibérie. Elle pousse naturellement à des altitudes élevées, souvent entre 2 500 et 4 000 mètres, où les conditions climatiques sont fraîches et humides.
Évolution historique et domestication
Les premières utilisations de la rhubarbe remontent à plusieurs millénaires en médecine traditionnelle chinoise, où elle était appréciée pour ses propriétés laxatives. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que la plante a été introduite en Europe, principalement via les échanges avec l’Asie. Les Européens ont alors commencé à la cultiver, d’abord comme plante médicinale, puis progressivement pour ses tiges comestibles.
Diffusion dans le monde
Au fil du temps, la rhubarbe s’est répandue dans les régions tempérées d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Australie. Elle a su s’adapter à différents climats tout en conservant ses besoins spécifiques en froid pour une bonne période de dormance hivernale. Aujourd’hui, elle est cultivée dans de nombreux pays pour un usage alimentaire et industriel.
Espèces et variétés de rhubarbe
Principales espèces du genre Rheum
Le genre Rheum regroupe une vingtaine d’espèces différentes, parmi lesquelles certaines sont sauvages et d’autres cultivées. La rhubarbe comestible la plus courante appartient à l’espèce Rheum rhabarbarum, parfois appelée rhubarbe à tige rouge. D’autres espèces comme Rheum officinale ou Rheum palmatum sont principalement utilisées en médecine traditionnelle.
Variétés cultivées courantes
Parmi les variétés cultivées, on distingue notamment la rhubarbe à tige rouge (par exemple ‘Victoria’), la rhubarbe à tige verte (comme ‘Glaskins Perpetual’) et des variétés intermédiaires. Ces différences de couleur influencent souvent l’apparence visuelle, mais aussi parfois la texture ou l’acidité des pétioles. Certaines variétés sont sélectionnées pour leur précocité, d’autres pour leur vigueur ou leur résistance aux maladies.

Différences morphologiques et climatiques
Les différentes espèces et variétés présentent des adaptations morphologiques qui leur permettent de prospérer dans des conditions variées. Par exemple, certaines ont des tiges plus épaisses ou plus tendres, tandis que d’autres résistent mieux aux gelées tardives. Leur capacité à se développer dans des milieux frais et humides reste un trait commun, bien que certaines variétés tolèrent mieux les climats tempérés plus doux.
Habitat et milieu naturel
Conditions climatiques favorables
La rhubarbe se développe principalement dans des climats tempérés, où les saisons sont bien marquées avec un hiver froid nécessaire à son cycle de dormance. Elle préfère des températures fraîches, notamment au printemps, qui favorisent une croissance vigoureuse. Les régions avec des étés modérément chauds conviennent également, à condition que la plante bénéficie d’un apport en eau suffisant.
Types de sols et altitudes
La rhubarbe prospère dans des sols riches, profonds et bien drainés, avec une texture limoneuse ou argileuse légère. Elle tolère un pH légèrement acide à neutre (entre 6 et 7,5). En milieu naturel, elle est souvent rencontrée à des altitudes moyennes à élevées, allant de 500 à 2 500 mètres, parfois davantage dans son aire d’origine asiatique.
Milieux naturels où la rhubarbe pousse spontanément
À l’état sauvage, elle se trouve dans des zones montagneuses, dans des prairies alpines, des clairières forestières ou le long des rivières. Elle aime les endroits exposés à la lumière, mais peut aussi supporter une ombre légère. Dans certaines régions, elle forme des colonies étendues grâce à ses rhizomes souterrains qui facilitent sa propagation naturelle.
Usages de la rhubarbe
Usages alimentaires
Les tiges charnues de la rhubarbe sont principalement utilisées en alimentation. Elles sont appréciées pour leur goût acidulé et servent de base à de nombreuses préparations culinaires, bien que la plante ne soit pas consommée crue en raison de son acidité et de sa texture. Les feuilles, riches en acide oxalique, sont toxiques et ne doivent pas être consommées.
Usages médicinaux traditionnels
Historiquement, la rhubarbe a été utilisée en médecine traditionnelle, notamment en Chine, pour ses propriétés laxatives et digestives. Certaines espèces comme Rheum officinale sont encore employées dans la pharmacopée asiatique pour traiter divers troubles gastro-intestinaux, bien que ces usages varient selon les cultures.
Usages industriels et autres
Au-delà de la consommation alimentaire et médicinale, la rhubarbe est parfois utilisée dans l’industrie cosmétique pour ses extraits, qui peuvent avoir des propriétés tonifiantes pour la peau. Par ailleurs, certaines variétés ont été étudiées pour la production de colorants naturels grâce à leurs pigments rouges présents dans les tiges.

Propriétés chimiques et aspects toxicologiques
Composés chimiques présents
La rhubarbe contient plusieurs composés chimiques importants, notamment des anthraquinones, des flavonoïdes, des tanins et des acides organiques tels que l’acide oxalique. Les tiges sont riches en acides organiques qui donnent leur goût acidulé caractéristique, tandis que les feuilles concentrent des substances plus toxiques.
Substances toxiques
Les feuilles de la rhubarbe renferment une quantité élevée d’acide oxalique et d’anthraquinones, qui peuvent être toxiques en cas d’ingestion. L’acide oxalique peut provoquer des irritations, des troubles digestifs, voire des problèmes rénaux à forte dose. C’est pourquoi seules les tiges sont consommées, tandis que les feuilles doivent être éliminées soigneusement.
Précautions d’emploi
Il est recommandé de ne pas consommer les feuilles et de limiter la consommation de tiges en cas de troubles rénaux ou d’hypersensibilité à l’acide oxalique. Lors de la préparation, il est conseillé d’éviter de cuire la rhubarbe dans des récipients en aluminium, car l’acide oxalique peut réagir avec le métal. Enfin, la modération reste de mise pour prévenir tout risque lié aux composés naturels de la plante.
Impact écologique et conservation
Statut de la plante dans la nature
La rhubarbe sauvage n’est pas considérée comme une espèce menacée à l’échelle globale. Elle bénéficie d’une large répartition dans son aire d’origine en Asie centrale et s’est bien naturalisée dans plusieurs régions tempérées du monde. Cependant, certaines espèces spécifiques peuvent être plus rares localement.
Menaces éventuelles
Les populations sauvages de rhubarbe peuvent être affectées par la destruction de leur habitat naturel due à l’urbanisation, à l’agriculture intensive ou à la modification des écosystèmes montagnards. La récolte excessive dans la nature, notamment pour un usage médicinal traditionnel, peut également poser un risque de surexploitation.
Efforts de conservation et statut légal
Dans certaines régions, des mesures de protection sont mises en place pour préserver les habitats naturels de la rhubarbe sauvage. Des programmes de culture durable favorisent la production commerciale afin de réduire la pression sur les populations sauvages. Par ailleurs, la rhubarbe cultivée bénéficie d’une large diffusion, limitant ainsi les risques de raréfaction.
Conclusion
La rhubarbe est une plante vivace au caractère unique, alliant une morphologie distinctive à une histoire riche, issue des montagnes d’Asie centrale. Ses nombreuses espèces et variétés témoignent de son adaptation à divers climats tempérés, tandis que ses usages alimentaires, médicinaux et industriels reflètent sa polyvalence. Bien que ses feuilles soient toxiques, la plante reste appréciée pour ses tiges acidulées. Aujourd’hui largement cultivée, elle continue de jouer un rôle important tant dans la gastronomie que dans certains secteurs industriels, tout en bénéficiant d’efforts visant à préserver ses populations sauvages et son habitat naturel.
FAQ
Quelles sont les caractéristiques botaniques de la rhubarbe ?
C’est une plante vivace avec de grandes feuilles en forme de cœur et des tiges charnues souvent rouges ou vertes. Elle produit des fleurs en panicules et repousse chaque année à partir de ses racines. Seules les tiges sont comestibles, car les feuilles contiennent des substances toxiques.
La rhubarbe est-elle un fruit ?
Non, ce n’est pas un fruit, mais un légume sur le plan botanique. Elle provient des tiges de la plante, ce qui la classe parmi les légumes. Cependant, elle est souvent utilisée comme un fruit en cuisine, notamment dans les desserts.
Quelles sont les principales espèces de rhubarbe ?
Le genre Rheum comprend plusieurs espèces, dont Rheum rhabarbarum, la plus cultivée pour ses tiges comestibles. D’autres espèces, comme Rheum officinale, sont surtout utilisées en médecine. Les variétés diffèrent par la couleur des tiges, leur résistance et leur goût.
Où pousse la rhubarbe naturellement ?
Elle pousse dans des climats tempérés, préférant les sols riches et bien drainés. À l’état sauvage, elle se trouve souvent en zones montagneuses, dans des prairies ou le long des cours d’eau. Elle demande une exposition lumineuse et un hiver froid pour bien se développer.
La rhubarbe est-elle toxique ?
Les feuilles de la rhubarbe contiennent de l’acide oxalique, une substance toxique qui peut être dangereuse si ingérée. En revanche, les tiges, utilisées en cuisine, sont sans danger lorsqu’elles sont consommées avec modération. Il est important de ne jamais consommer les feuilles ni les parties vertes de la plante.