Cultiver l’araucaria est une démarche passionnante pour tous les jardiniers souhaitant apporter un arbre original et décoratif à leur espace extérieur. Cet arbre, connu pour son port pyramidal et son feuillage particulier, demande un soin attentif dès le choix de la variété jusqu’à l’entretien régulier. Cultiver l’araucaria implique de comprendre ses besoins en sol, en lumière et en arrosage pour garantir une croissance saine et durable. Ce guide pratique détaille toutes les étapes essentielles pour cultiver l’araucaria : sélection de la variété, plantation, entretien, prévention des maladies et ravageurs, ainsi que la récolte et la conservation des graines pour assurer sa pérennité.
Table des matières
Choisir la variété d’araucaria à cultiver
Les espèces adaptées au climat français
Pour cultiver l’araucaria dans de bonnes conditions, il est essentiel de choisir une espèce capable de s’adapter au climat local. En France, certaines variétés résistent mieux que d’autres au froid et à l’humidité hivernale. Araucaria araucana, aussi appelé désespoir des singes, est la plus répandue. Il tolère des températures descendant jusqu’à –15 °C et convient bien aux régions au climat tempéré ou océanique.
Dans les zones plus douces, notamment sur le littoral méditerranéen ou atlantique, on peut également envisager Araucaria heterophylla, souvent cultivé en pot ou en intérieur, car il supporte mal le gel. Cette espèce est plus décorative mais demande une température minimale d’environ 5 °C pour rester en bonne santé.
Les variétés les plus courantes
En dehors de ces deux principales espèces, d’autres peuvent être observées, bien qu’elles soient plus rares. Araucaria angustifolia, originaire du Brésil, apprécie les climats doux et humides mais ne supporte pas le gel. Araucaria bidwillii, venant d’Australie, offre un port imposant et un feuillage dense, mais sa culture en extérieur reste limitée aux zones sans gel. Pour les jardiniers du nord et de l’est de la France, cultiver l’Araucaria araucana demeure donc le choix le plus sûr. Il forme un arbre pyramidal à la silhouette originale, avec des branches disposées en spirale et des feuilles rigides d’un vert profond.
Critères de choix selon la région et l’exposition
Le choix de la variété dépend du climat, de la nature du sol et de l’espace disponible. Dans les régions sujettes aux gelées, il est préférable d’opter pour une espèce rustique et de l’installer dans un lieu abrité du vent du nord. En revanche, dans le sud ou sur la côte, une espèce plus sensible au froid pourra être cultivée en pleine terre si elle bénéficie d’un sol bien drainé et d’une exposition ensoleillée.
Pour une culture en pot ou en serre, Araucaria heterophylla reste un bon compromis, car il s’adapte facilement à la culture en intérieur. En revanche, pour un jardin spacieux et un sol profond, Araucaria araucana représente le meilleur choix, capable de vivre plusieurs décennies et d’atteindre jusqu’à 25 m de haut.
Où cultiver l’araucaria
Conditions climatiques idéales
Pour bien cultiver l’araucaria, il faut avant tout tenir compte des conditions climatiques. Cet arbre apprécie les zones tempérées, à hivers doux et étés modérément chauds. Il supporte la fraîcheur, mais redoute les variations brutales de température et les vents froids. L’humidité ambiante est bénéfique, à condition que le sol ne reste pas détrempé. Araucaria araucana peut pousser jusqu’à 1 500 m d’altitude dans les régions montagneuses, à condition d’être bien protégé. En revanche, les espèces tropicales comme l’Araucaria heterophylla préfèrent un climat stable, sans gel ni sécheresse prolongée.
Exposition et emplacement recommandés
L’emplacement idéal pour cultiver l’araucaria est un lieu ensoleillé mais pas brûlant, avec une lumière abondante tout au long de la journée. L’arbre doit être planté dans un espace dégagé, car ses branches s’étalent largement avec le temps. Il ne faut pas le placer trop près d’un mur, d’une clôture ou d’autres arbres, pour éviter les contraintes de croissance. Un espace d’au moins 6 à 8 m autour du tronc est recommandé pour permettre un développement harmonieux. Dans les régions ventées, il est préférable de choisir un endroit légèrement abrité, par exemple derrière une haie ou une butte, afin de protéger les jeunes pousses.
Adaptation en pleine terre ou en pot
La culture en pleine terre convient parfaitement aux régions où les hivers restent au-dessus de –10 °C. Dans les zones plus froides, il est préférable de cultiver l’araucaria en pot. Ce mode de culture facilite la protection contre le gel en hiver, en permettant de rentrer la plante sous abri ou dans une véranda lumineuse. Le pot doit être large et profond, au minimum 40 à 50 cm de diamètre, avec une bonne couche drainante au fond (graviers ou billes d’argile). Le substrat idéal est un mélange de terre de jardin légère, de compost mûr et de sable grossier. Un bon drainage est indispensable pour éviter la stagnation d’eau, principale cause de pourriture des racines.

Préparer le sol pour cultiver l’araucaria
Nature du sol et exigences en drainage
Avant de cultiver l’araucaria, il est important d’évaluer la nature du sol. Cet arbre apprécie les terres profondes, légères et bien drainées. Les sols lourds et argileux retiennent trop d’eau, ce qui favorise la pourriture des racines. Dans ce cas, un apport de sable grossier ou de gravier peut améliorer la structure. Il tolère une légère acidité mais redoute les terrains calcaires. Un pH compris entre 5,5 et 6,5 est idéal. Dans les sols trop compacts, il est conseillé de créer une fosse de plantation surélevée ou de drainer le fond avec une couche de 10 à 15 cm de gravillons.
Amendements et ajustement du pH
Si le sol est pauvre, un amendement organique avant la plantation est essentiel. Incorporer du compost bien décomposé ou du fumier mûr permet d’enrichir la terre sans excès d’azote, qui favoriserait une croissance trop rapide et fragile. Un ajout de tourbe blonde peut également corriger un sol trop alcalin. Pour mesurer et ajuster le pH, il est utile d’effectuer un test à l’aide d’un kit de jardinage. En cas de sol trop calcaire, l’apport régulier de matière organique acide (feuilles de pin, terre de bruyère, aiguilles de conifères) permet d’équilibrer le milieu de culture.
Préparation de la zone de plantation
La préparation du sol doit être réalisée au moins deux semaines avant de planter l’araucaria. Creuser un trou large et profond, d’environ 60 à 80 cm, afin d’aérer la terre et de faciliter l’enracinement. Si le sol est lourd, mélanger la terre extraite avec du sable et du compost avant de la remettre en place. Il est recommandé d’installer un tuteur solide avant la mise en terre du jeune plant, car l’araucaria développe un tronc droit mais sensible au vent dans ses premières années. Après la plantation, arroser abondamment pour favoriser la reprise, puis maintenir le sol légèrement humide sans excès pendant les semaines suivantes.
Semis ou plantation de l’araucaria
Semis à partir de graines : étapes et précautions
Pour cultiver l’araucaria à partir de graines, il faut d’abord disposer de graines fraîches, car leur pouvoir germinatif diminue rapidement. Les cônes récoltés à maturité doivent être ouverts délicatement afin d’en extraire les graines intactes. Avant le semis, un trempage de 24 h dans de l’eau tiède favorise la germination.
Le semis s’effectue en pot individuel, dans un mélange léger composé de terreau, de sable et de perlite, à parts égales. Les graines sont déposées à plat, à environ 2 cm de profondeur, puis recouvertes légèrement de substrat. La température idéale se situe entre 18 et 22 °C, avec une humidité constante mais sans excès d’eau.
La levée prend en général 3 à 6 semaines. Dès l’apparition des premières racines, il convient de manipuler les jeunes plants avec précaution, car elles sont fragiles. Lorsque les plantules atteignent 10 à 15 cm, elles peuvent être repiquées dans un contenant plus grand ou en pleine terre, selon le climat.
Plantation d’un jeune sujet acheté en pépinière
Pour les jardiniers souhaitant un résultat plus rapide, il est souvent préférable d’acheter un jeune araucaria déjà formé. Les sujets vendus en conteneur s’enracinent plus facilement que ceux à racines nues. La plantation se réalise de préférence au printemps, lorsque le sol s’est réchauffé et que tout risque de gel est écarté.
Le trou de plantation doit être deux fois plus large que la motte, avec une profondeur adaptée à la taille du plant. Le collet (zone entre les racines et le tronc) doit affleurer la surface du sol. Après la mise en place, bien tasser la terre autour du tronc et arroser abondamment pour éliminer les poches d’air.
Période idéale pour planter l’araucaria
La période de plantation varie selon la région et le mode de culture. En pleine terre, le printemps (mars à mai) est la meilleure saison, car les conditions sont douces et propices à l’enracinement. Dans le sud, on peut également planter à l’automne, afin que les racines se développent avant la reprise de la végétation.
Pour cultiver l’araucaria en pot, la plantation ou le rempotage peut se faire toute l’année, sauf en période de gel. Il est important de surveiller l’humidité du substrat durant les premières semaines, car une sécheresse prolongée ou un excès d’eau peut compromettre la reprise. Un paillage organique autour du pied permet de conserver la fraîcheur et de limiter la pousse des mauvaises herbes.

Cultiver l’araucaria : comment l’entretenir
Arrosage et gestion de l’humidité
Pour cultiver l’araucaria avec succès, l’arrosage doit être régulier mais modéré. Les jeunes plants nécessitent un sol constamment humide sans être détrempé, tandis que les sujets adultes tolèrent mieux de courtes périodes de sécheresse. En sol léger et bien drainé, un arrosage hebdomadaire est suffisant en période chaude, complété par un arrosage plus fréquent en cas de vent sec. Il est recommandé de vérifier l’humidité du sol à 5-10 cm de profondeur avant d’arroser. Le paillage autour du pied permet de maintenir la fraîcheur et de réduire l’évaporation, tout en limitant la concurrence des mauvaises herbes.
Fertilisation et apport de nutriments
L’araucaria se développe mieux dans un sol légèrement enrichi en matière organique. Un apport de compost ou d’engrais organique équilibré au printemps favorise la croissance. Les jeunes plants peuvent bénéficier d’un apport supplémentaire tous les 2 à 3 mois, tandis que les arbres adultes ont des besoins moins fréquents. Il est préférable d’éviter les engrais riches en azote, qui stimulent une croissance rapide mais fragile et augmentent la sensibilité aux maladies. Un engrais spécifique pour conifères ou un amendement naturel (fumier mûr, compost) convient parfaitement.
Taille, tuteurage et surveillance de la croissance
La taille de l’araucaria n’est pas indispensable, sauf pour supprimer les branches mortes ou mal orientées. Les jeunes plants peuvent nécessiter un tuteurage durant les 2 à 3 premières années afin de soutenir le tronc et prévenir le basculement en cas de vent fort. Il est important de surveiller régulièrement l’état du feuillage et des racines pour détecter les signes de stress, de maladies ou de parasites. Un entretien régulier garantit une croissance harmonieuse et un arbre résistant, capable de s’épanouir sur plusieurs décennies.
Surveillance des maladies pour cultiver l’araucaria
Principales maladies
Cultiver l’araucaria demande une vigilance particulière contre certaines maladies courantes. Les jeunes plants sont sensibles à la pourriture des racines provoquée par des champignons du sol, souvent liés à un excès d’humidité ou à un mauvais drainage. Les taches foliaires et le dépérissement des branches peuvent également survenir en cas de stress hydrique ou de températures extrêmes.
Bonnes pratiques
Pour limiter les risques de maladies, il est essentiel de planter l’araucaria dans un sol bien drainé et d’éviter l’accumulation d’eau au niveau du collet. Le choix d’une exposition ensoleillée favorise la ventilation autour des branches et réduit l’humidité stagnante. Un nettoyage régulier des branches mortes ou malades prévient la propagation des agents pathogènes.
Traitements naturels
En cas d’attaque fongique, des traitements biologiques à base de cuivre ou de soufre peuvent être appliqués préventivement ou curativement. L’utilisation de purins de plantes antifongiques, comme l’ortie ou la prêle, renforce la défense naturelle de l’arbre. Il est conseillé d’appliquer ces traitements tôt dans la saison, en évitant les périodes de pluie, pour maximiser leur efficacité.
Cultiver l’araucaria : lutte contre les ravageurs
Insectes et parasites les plus fréquents
L’araucaria peut être affecté par différents ravageurs, parmi lesquels les cochenilles, les pucerons et les acariens. Les cochenilles se fixent sur les branches et les feuilles, sucent la sève et provoquent un affaiblissement général de l’arbre. Les pucerons colonisent principalement les jeunes pousses, tandis que les acariens créent des taches jaunes et dessèchent le feuillage.
Moyens de prévention sans produits chimiques
La prévention est essentielle pour limiter l’apparition de ces ravageurs. Maintenir une bonne aération autour de l’arbre, éliminer les branches mortes ou malades et surveiller régulièrement le feuillage permet de détecter les infestations tôt. Un arrosage régulier mais modéré aide également à garder l’arbre vigoureux et moins sensible aux attaques.
Solutions efficaces et respectueuses de l’environnement
Lorsque les ravageurs sont détectés, il est possible d’intervenir avec des méthodes naturelles. L’application d’huile de neem ou de savon insecticide dilué permet de contrôler efficacement les insectes sans nuire à l’environnement. Pour les infestations légères, un simple nettoyage manuel des cochenilles ou le rinçage du feuillage à l’eau peut suffire. L’objectif est de réduire la population de ravageurs tout en préservant la santé globale de l’araucaria.

Cultiver l’araucaria : récolte des graines
Moment opportun
La récolte des graines d’araucaria se fait lorsque les cônes sont matures et commencent à s’ouvrir spontanément, généralement en automne. Il est important de choisir des jours secs pour éviter l’humidité qui pourrait favoriser le développement de moisissures. Les jeunes cônes ne contiennent pas encore de graines viables, et les vieux cônes tombés au sol peuvent avoir perdu leur capacité à germer.
Méthodes d’extraction et de séchage des graines
Pour extraire les graines, il faut ouvrir délicatement les cônes à la main ou les laisser sécher dans un endroit ventilé jusqu’à ce que les écailles s’écartent. Les graines doivent être retirées avec précaution pour ne pas abîmer l’embryon. Après extraction, un séchage léger à l’air libre pendant quelques jours suffit pour réduire l’humidité résiduelle.
Conditions optimales de conservation
Les graines d’araucaria se conservent mieux dans un endroit frais, sec et à l’abri de la lumière directe. L’utilisation de sacs en papier ou de boîtes hermétiques avec un substrat sec permet de prolonger leur viabilité. La température idéale se situe entre 5 et 10 °C, et il est conseillé de vérifier régulièrement l’état des graines avant le semis pour éviter toute perte de potentiel germinatif.
Conclusion
Cultiver l’araucaria demande de la patience et une attention régulière, mais le résultat en vaut la peine. Le choix de la variété adaptée au climat et à l’exposition est essentiel pour assurer une croissance saine. Une préparation minutieuse du sol, un arrosage modéré, un entretien régulier et la prévention des maladies et ravageurs permettent à l’arbre de se développer harmonieusement. La récolte et la conservation des graines nécessitent également de la rigueur pour garantir leur viabilité. En suivant ces étapes, il est possible de profiter longtemps de cet arbre original et décoratif dans son jardin ou sur sa terrasse.
FAQ
Comment cultiver l’araucaria en pot ?
Pour cultiver l’araucaria en pot, choisissez un contenant avec bon drainage d’au moins 40 cm de diamètre et un substrat léger mélangeant terre de jardin, compost mûr et sable grossier. Placez le pot dans un emplacement lumineux mais sans rayons brûlants, et arrosez régulièrement sans laisser d’eau stagnante. En hiver, rentrez le pot ou protégez‑le clairement si la température descend en dessous de –5 °C.
Quand planter l’araucaria en pleine terre ?
L’idéal est de le planter au printemps, dès que tout risque de gel est écarté, pour favoriser une bonne reprise racinaire. Dans les régions au climat très doux, une plantation à l’automne est envisageable à condition d’un sol bien drainé et d’un emplacement abrité. Évitez les périodes de sécheresse intense ou d’extrême froid, car elles augmentent le stress pour l’arbre.
Quelle exposition pour cultiver l’araucaria ?
Il s’épanouit en pleine lumière ou à mi‑ombre mais nécessite plusieurs heures d’ensoleillement régulier pour une bonne croissance. Il faut éviter les zones d’ombre profonde et les vents froids qui peuvent ralentir son développement. Une exposition sud ou ouest, avec une protection contre le vent dominant et un sol bien drainé, est idéale.
Comment prévenir les maladies en cultivant l’araucaria ?
Pour prévenir les maladies, il est essentiel de cultiver l’araucaria dans un sol drainé et d’éviter les excès d’humidité au niveau du collet, car cela favorise la pourriture des racines. Éliminez régulièrement les branches mortes ou malades afin de limiter la propagation des champignons. Un traitement préventif à base de cuivre ou de soufre, appliqué lorsque le feuillage est sec, peut renforcer sa résistance.
Comment lutter contre les ravageurs de l’araucaria ?
Surveillez régulièrement votre arbre pour détecter la présence de cochenilles, de pucerons ou d’acariens, qui affaiblissent l’arbre en suçant sa sève. En cas d’infestation légère, un rinçage à l’eau ou l’application d’un savon insecticide dilué suffit souvent à contrôler le problème. Pour des attaques plus marquées, utilisez une huile de neem ou un traitement biologique adapté, tout en évitant les produits chimiques agressifs.