Un pois chiche bien cultivé peut offrir une récolte abondante et durable, à condition de respecter quelques règles essentielles. Cette légumineuse, adaptée aux climats tempérés et résistante à la sécheresse, exige un sol préparé avec soin et un semis réalisé au bon moment. L’entretien, l’arrosage maîtrisé et la prévention des maladies sont autant de facteurs clés pour réussir sa culture. Ce guide pratique vous accompagne étape par étape, depuis le choix du site jusqu’à la récolte, afin de vous aider à cultiver, entretenir et protéger efficacement vos plants de pois chiche pour un résultat optimal.
Table des matières
Où planter le pois chiche
Conditions climatiques idéales
Le pois chiche préfère un climat tempéré à chaud, avec des températures comprises entre 18 et 30 °C pendant la période de croissance. Il tolère bien la sécheresse, mais des pluies régulières au début de sa croissance favorisent une bonne germination. En revanche, il est sensible à l’excès d’humidité, surtout en fin de cycle, qui peut entraîner le développement de maladies. Évitez donc les régions trop humides ou les périodes pluvieuses prolongées.
Type de sol recommandé
Le pois chiche se développe mieux dans des sols légers, bien drainés, plutôt sableux ou limoneux. Il supporte des sols pauvres en matières organiques, mais un pH entre 6 et 8 est optimal pour son développement. Les sols argileux lourds et mal drainés sont à éviter car ils favorisent le pourrissement des racines et limitent l’aération nécessaire.
Préparation du sol
Avant le semis, il est important de bien préparer le sol. Un labour profond (20 à 30 cm) permet d’aérer la terre et de faciliter l’enracinement. Après labour, un travail de préparation plus fin (buttage, griffage) garantit une surface meuble idéale pour le semis. Si le sol est trop acide, un apport de chaux agricole peut être nécessaire pour ajuster le pH. L’ajout d’engrais organique (compost ou fumier bien décomposé) enrichit le sol, mais doit être réalisé plusieurs semaines avant la plantation pour éviter un excès d’azote qui pourrait favoriser la végétation au détriment des gousses.
Semis du pois chiche
Période de semis selon les régions
Le semis du pois chiche se réalise généralement au printemps, lorsque les risques de gelées sont passés et que la température du sol atteint au moins 10 °C. Dans les régions à climat méditerranéen, il est possible de semer dès février-mars, tandis que dans les zones plus fraîches, il est préférable d’attendre avril. Un semis trop tardif peut retarder la récolte et affecter la qualité des graines.
Techniques de semis
Le pois chiche peut être semé à la volée, mais le semis en lignes reste la méthode la plus recommandée pour faciliter l’entretien et le désherbage. Les rangs doivent être espacés de 30 à 40 cm pour permettre un bon développement des plants et une aération suffisante. Un semis manuel ou mécanique peut être employé selon la taille de la parcelle.
Densité et profondeur de semis
Pour assurer un bon taux de levée, les graines doivent être semées à une profondeur de 4 à 6 cm, dans un sol suffisamment humide. La densité de semis idéale se situe entre 80 et 100 plants par mètre carré, ce qui correspond à environ 80 à 100 kg de graines par hectare. Cette densité permet d’éviter une compétition trop forte entre les plants tout en maximisant le rendement.
Associations de cultures possibles
Le pois chiche peut être cultivé en association avec certaines céréales comme l’orge ou le blé, ce qui permet d’optimiser l’espace et de limiter la pression des maladies. Il est également recommandé de l’implanter après une culture de céréales ou d’oléagineux afin de profiter d’une rotation équilibrée et de maintenir la fertilité du sol. En revanche, il vaut mieux éviter de le cultiver après d’autres légumineuses pour réduire les risques liés aux parasites et maladies spécifiques à cette famille.
Entretien de la culture de pois chiche
Arrosage
Le pois chiche est une plante relativement tolérante à la sécheresse, mais un arrosage régulier est essentiel surtout durant la phase de germination et au début de la croissance. Il faut veiller à fournir une humidité suffisante sans excès, car un sol trop humide favorise le développement de maladies racinaires. En général, un apport d’eau toutes les 10 à 15 jours est suffisant, avec environ 20 à 30 mm par arrosage, en fonction des conditions climatiques.
Désherbage
Le désherbage est important pour éviter la concurrence des mauvaises herbes qui peuvent nuire à la croissance des pois chiches. Le désherbage mécanique, à l’aide d’outils comme la bineuse, est recommandé dès les premières semaines après le semis. Le désherbage manuel peut compléter ce travail dans les petites parcelles ou les zones où les mauvaises herbes sont très denses. Il est préférable d’intervenir tôt pour limiter l’impact sur le développement des plants.
Fertilisation
Le pois chiche nécessite peu d’engrais azotés car il fixe l’azote atmosphérique grâce à ses nodosités racinaires, mais il a besoin de phosphore et de potassium pour un bon développement. Un apport modéré de ces éléments au moment de la préparation du sol est conseillé, soit via des engrais organiques ou minéraux. L’utilisation de rhizobiums spécifiques au pois chiche peut également améliorer la fixation d’azote et favoriser une croissance vigoureuse.
Paillage et gestion de l’humidité
Le paillage peut être utilisé pour limiter l’évaporation de l’eau et maintenir une humidité constante du sol. Il contribue aussi à réduire la pousse des mauvaises herbes. Utilisez des matériaux organiques comme la paille ou les feuilles sèches, en veillant à ne pas trop recouvrir la base des plants pour éviter la pourriture. Cette technique est particulièrement utile dans les régions chaudes ou durant les périodes de sécheresse.
Prévention et gestion des maladies du pois chiche
Maladies courantes du pois chiche
Le pois chiche est sujet à plusieurs maladies fongiques, dont la fusariose, qui provoque un flétrissement des plants, et la sclérotiniose, qui entraîne la pourriture des tiges et des racines. D’autres maladies comme l’anthracnose ou la rouille peuvent également affecter les feuilles et réduire la production. Ces maladies se développent souvent en conditions d’humidité élevée et de mauvaise circulation de l’air.
Symptômes à surveiller
Il est important de surveiller régulièrement l’apparition de feuilles jaunes, flétries ou tachetées, ainsi que la présence de moisissures blanches ou grises sur les tiges et racines. Des plants qui jaunissent ou meurent prématurément peuvent indiquer une attaque fongique. Une observation attentive permet d’intervenir rapidement pour limiter les dégâts.
Méthodes de prévention
La rotation des cultures est essentielle pour limiter la propagation des maladies du pois chiche. Évitez de cultiver le pois chiche deux années consécutives au même endroit. Utilisez des semences certifiées et saines, et préférez des variétés résistantes lorsque cela est possible. Assurez une bonne aération entre les rangs et évitez l’excès d’humidité au niveau du sol.
Traitements biologiques et chimiques possibles
En cas d’attaque, privilégiez les traitements biologiques comme les pulvérisations à base de cuivre ou de soufre, qui ont un effet préventif. Appliquez toujours ces traitements dès les premiers signes de maladie. Les fongicides chimiques ne doivent être utilisés qu’en dernier recours, en respectant strictement les doses et les périodes d’application recommandées pour éviter la résistance.
Gestion intégrée des parasites
Les insectes comme les pucerons ou les bruches peuvent affaiblir les plants et transmettre des maladies. Utilisez des méthodes de lutte intégrée, comme l’introduction de prédateurs naturels (coccinelles) et la mise en place de pièges. L’inspection régulière des cultures permet de détecter rapidement les infestations et d’intervenir efficacement.
Récolte et post-récolte du pois chiche
Signes de maturité
Le pois chiche est prêt à être récolté lorsque les gousses ont jauni et que les feuilles de la plante commencent à sécher et tomber naturellement. Les graines doivent être fermes et sèches au toucher, avec une couleur caractéristique selon la variété cultivée. Il est important de ne pas attendre trop longtemps après cette phase pour éviter la chute des graines au sol.
Techniques de récolte
Pour les petites surfaces, la récolte manuelle consiste à couper les tiges à la base puis à les faire sécher en gerbes à l’abri. Sur des exploitations plus grandes, la récolte mécanique à l’aide d’une moissonneuse-batteuse adaptée permet de gagner du temps tout en limitant les pertes. Quelle que soit la méthode, il faut manipuler les plants avec précaution pour préserver la qualité des graines.
Séchage et stockage pour éviter les pertes
Après la récolte, un séchage complémentaire est souvent nécessaire pour réduire l’humidité des graines à un niveau sûr (environ 12-14 %) afin d’éviter la formation de moisissures. Le séchage peut être réalisé à l’air libre, dans un endroit sec et ventilé, ou à l’aide de séchoirs spécifiques. Enfin, le stockage doit se faire dans des contenants hermétiques, à l’abri de l’humidité, de la chaleur et des insectes, pour préserver la qualité et la durée de conservation des pois chiches.
Conclusion
Cultiver le pois chiche demande une préparation soignée du sol, un semis réalisé au bon moment et un entretien adapté pour assurer une croissance saine. La prévention des maladies et la gestion des parasites sont essentielles pour protéger la culture et garantir un bon rendement. Une récolte bien menée, suivie d’un séchage et d’un stockage adéquats, permet de préserver la qualité des graines. En respectant ces étapes clés, vous optimisez vos chances d’obtenir une production abondante et durable, tout en limitant les risques liés aux conditions climatiques et aux nuisibles.
FAQ
Quand semer le pois chiche ?
Le pois chiche se sème généralement au printemps, lorsque la température du sol atteint au moins 10 °C. Dans les régions chaudes, le semis peut commencer dès février-mars, tandis que dans les zones plus froides, il est préférable d’attendre avril. Semer trop tôt expose les graines au gel, et trop tard retarde la récolte.
Quel sol est idéal pour cultiver le pois chiche ?
Le pois chiche préfère un sol léger, bien drainé, de type sableux ou limoneux avec un pH entre 6 et 8. Les sols trop argileux ou mal drainés favorisent les maladies racinaires. Une bonne préparation du sol, incluant un labour et l’ajout d’amendements organiques, améliore la croissance.
Comment prévenir les maladies du pois chiche ?
La rotation des cultures est primordiale pour éviter la propagation des maladies fongiques. Utiliser des semences saines et des variétés résistantes aide aussi à limiter les risques. Il est important de surveiller régulièrement les plants et d’appliquer des traitements biologiques dès l’apparition des premiers symptômes.
Quelle est la meilleure méthode d’arrosage pour le pois chiche ?
Le pois chiche a besoin d’un arrosage modéré, surtout en début de croissance. Il faut apporter environ 20 à 30 mm d’eau toutes les 10 à 15 jours, en évitant les excès qui favorisent les maladies. Maintenir une humidité constante sans saturation du sol est idéal.
Quand et comment récolter le pois chiche ?
La récolte s’effectue lorsque les feuilles sont sèches et que les gousses ont jauni. Elle peut être manuelle pour les petites surfaces ou mécanique pour les grandes parcelles. Après récolte, un séchage adéquat est nécessaire pour garantir une bonne conservation des graines.
