Cultiver le haricot est une activité potagère simple et très productive. Que vous disposiez d’un petit jardin ou d’un espace plus vaste, cette plante offre une croissance rapide et régulière. Pour réussir vos plantations, il est important de choisir une variété adaptée au climat et au type de sol. Le semis, l’entretien et la prévention des maladies sont essentiels pour garantir des plants sains et des récoltes de qualité. Ce guide pratique vous accompagne à chaque étape, de la préparation du sol à la récolte, pour profiter pleinement d’une production abondante et durable.
Table des matières
Choisir la bonne variété de haricot
Différences entre haricot nain et haricot à rames
Le haricot nain est une variété compacte qui pousse sans tuteur et atteint généralement 40 à 60 cm de hauteur. Sa croissance rapide permet d’obtenir une récolte en 8 à 10 semaines, ce qui le rend idéal pour les jardiniers débutants ou pour les cultures en petits espaces. Le haricot à rames, quant à lui, est grimpant et nécessite un support pour se développer, pouvant atteindre 2 à 3 mètres de hauteur. Il offre une production échelonnée sur plusieurs semaines, ce qui prolonge la période de récolte. Le choix dépend donc du temps disponible, de l’espace au jardin et du mode de culture souhaité pour cultiver le haricot.
Critères de choix selon le climat et le sol
Dans les régions au printemps court ou au climat frais, privilégier des variétés précoces qui germent rapidement et tolèrent des températures légèrement plus basses. Dans les zones plus chaudes, les variétés tardives ou résistantes à la sécheresse sont plus adaptées. Le type de sol joue aussi un rôle : un sol léger et bien drainé convient mieux aux haricots, tandis qu’un sol argileux demandera un travail préalable pour éviter l’excès d’humidité. Certaines variétés sont également plus résistantes aux maladies, ce qui peut être un atout dans les zones humides.
Sélection de variétés adaptées aux débutants
Pour cultiver le haricot pour la première fois, les variétés de haricot nain à filet, comme celles produisant de fines gousses tendres, sont simples à cultiver et offrent un rendement rapide. Les haricots mangetout, consommés avec leur gousse entière, sont aussi très accessibles. Les jardiniers cherchant à prolonger leur récolte peuvent opter pour des haricots à rames mangetout, qui combinent rendement et facilité de cueillette. Il est conseillé de choisir des semences certifiées pour garantir une bonne germination et limiter les risques de maladies dès le départ.

Préparer le sol avant de cultiver le haricot
Analyse et amélioration du sol
Avant de semer, il est important de vérifier la qualité du sol. Un haricot se développe mieux dans une terre légère, bien aérée et légèrement acide à neutre, avec un pH compris entre 6 et 7. Si le sol est trop compact, il faut l’alléger en incorporant du compost mûr ou du sable grossier. L’ajout de matière organique améliore non seulement la structure du sol, mais aussi sa capacité à retenir l’humidité tout en évitant l’excès d’eau, nuisible aux racines.
Travail du sol et apport d’amendements
Le sol doit être travaillé sur environ 20 à 25 cm de profondeur afin de faciliter l’enracinement. Un bêchage léger ou un passage de grelinette permet d’aérer la terre sans perturber excessivement la vie microbienne. Un apport de compost bien décomposé au moment de la préparation assure un bon démarrage des plants, mais il est inutile d’ajouter trop d’azote, car les haricots fixent eux-mêmes l’azote de l’air grâce à leurs nodosités racinaires.
Rotation des cultures pour éviter l’appauvrissement
Pour prévenir l’épuisement du sol et réduire les risques de maladies, il est recommandé de ne pas cultiver le haricot ou d’autres légumineuses au même endroit plus d’une fois tous les trois à quatre ans. Une bonne rotation consiste à alterner avec des cultures de légumes-feuilles ou de légumes-fruits. Cette pratique permet de maintenir un sol équilibré et de limiter la prolifération des parasites spécifiques aux légumineuses.
Cultiver le haricot : quand et comment semer
Période idéale de semis selon les régions
Le semis du haricot se fait lorsque le sol est suffisamment réchauffé, généralement à partir de la mi-avril dans les régions douces et de la mi-mai dans les zones plus froides. La température minimale du sol pour une bonne germination est d’environ 12 °C, avec un optimum autour de 18 à 20 °C. Semer trop tôt, alors que la terre est encore froide et humide, augmente le risque de pourriture des graines et retarde la levée.
Techniques de semis en pleine terre
Pour cultiver le haricot, semez-le directement en pleine terre, car il n’apprécie pas les transplantations. Les graines peuvent être disposées en ligne, en espaçant les sillons de 40 à 50 cm pour les haricots nains et de 60 à 80 cm pour les variétés à rames. Une autre méthode consiste à semer en poquets de 4 à 6 graines, espacés de 30 à 40 cm, ce qui facilite l’éclaircissage et la gestion de l’espace.
Espacement et profondeur des graines
La profondeur de semis recommandée est de 2 à 3 cm, juste assez pour protéger les graines de la lumière et des prédateurs tout en facilitant la germination. Après le semis, il est important d’arroser légèrement pour humidifier la couche supérieure du sol sans la détremper. Un bon espacement entre les plants assure une aération optimale, limite les maladies fongiques et permet aux gousses de se développer pleinement.

Entretien des plants de haricot
Arrosage adapté selon les stades de croissance
Cultiver le haricot nécessite un arrosage régulier mais modéré, surtout au moment de la floraison et de la formation des gousses. L’eau doit être apportée directement au pied des plants pour éviter de mouiller le feuillage, ce qui limite les risques de maladies fongiques. En période sèche, un apport d’eau deux à trois fois par semaine est suffisant, en adaptant la quantité selon la nature du sol et les conditions climatiques.
Paillage pour limiter l’évaporation
Installer un paillage organique, comme de la paille, des tontes de gazon séchées ou des feuilles mortes, permet de maintenir l’humidité du sol et de limiter la croissance des mauvaises herbes. Le paillage aide aussi à réguler la température du sol, ce qui est bénéfique pour la bonne croissance des plants. Il doit être mis en place une fois les jeunes pousses bien sorties, afin de ne pas gêner la levée des graines.
Tuteurage pour les haricots à rames
Les variétés grimpantes nécessitent un support pour s’élever et produire correctement. On peut utiliser des rames en bambou, des filets ou des treillis placés dès le semis pour éviter d’endommager les racines plus tard. Les tiges s’enroulent naturellement autour du support, mais il est parfois utile de guider les jeunes pousses au départ.
Désherbage manuel et prévention des mauvaises herbes
Un désherbage régulier, effectué à la main ou avec une petite binette, empêche les mauvaises herbes de concurrencer les plants pour l’eau et les nutriments. Les interventions doivent être légères pour ne pas abîmer les racines superficielles des haricots. Associé au paillage, ce soin réduit considérablement le travail d’entretien au fil de la saison.
Prévenir les maladies et ravageurs du haricot
Cultiver le haricot, c’est aussi prévenir et surveiller l’apparition de maladies et de ravageurs.
Maladies fréquentes
L’anthracnose se reconnaît à ses taches sombres sur les gousses et les feuilles, et se propage rapidement par temps humide. La rouille se manifeste par de petites pustules orangées sur le revers des feuilles, réduisant la photosynthèse et affaiblissant la plante. La mosaïque, d’origine virale, provoque des marbrures vert clair et foncé sur le feuillage, entraînant un ralentissement de la croissance et une baisse de rendement.
Méthodes naturelles de prévention
Pour limiter les risques de maladies, il est conseillé d’espacer suffisamment les plants afin de favoriser l’aération et de réduire l’humidité stagnante. L’arrosage doit toujours être effectué au pied, sans mouiller le feuillage. Utiliser des variétés résistantes et pratiquer la rotation des cultures reste l’un des moyens les plus efficaces pour éviter les contaminations récurrentes.
Gestion des parasites courants
Les pucerons se nourrissent de la sève et peuvent transmettre des virus comme la mosaïque. Ils peuvent être contrôlés par des pulvérisations de savon noir dilué ou par l’introduction de prédateurs naturels comme les coccinelles. Les bruches, petits coléoptères pondant leurs œufs dans les graines, se préviennent en stockant les récoltes dans un endroit sec et hermétique et, si nécessaire, en congélant les graines destinées à la conservation pour éliminer les larves.

Récolte et conservation des haricots
Signes indiquant que les haricots sont prêts à récolter
Pour les haricots verts, la récolte se fait lorsque les gousses sont encore tendres, fines et que les graines à l’intérieur sont à peine formées. Les haricots destinés à être écossés se cueillent lorsque les gousses commencent à jaunir, mais restent souples. Si l’on souhaite obtenir des grains secs, il faut attendre que les gousses soient entièrement sèches et que les graines produisent un bruit sec en les secouant.
Techniques de récolte pour préserver les plants
Il est préférable de cueillir les haricots à la main, en tenant le pied de la plante d’une main et en tirant doucement sur la gousse de l’autre pour éviter de casser les tiges. Une récolte régulière stimule la production et permet d’obtenir plus de gousses sur la durée. Pour les variétés à rames, il est conseillé de commencer par les gousses situées en bas de la plante afin de faciliter l’accès aux suivantes.
Conservation courte et longue durée
Les haricots verts peuvent être conservés quelques jours au réfrigérateur dans un sac perforé pour maintenir leur fraîcheur. Pour une conservation plus longue, le blanchiment suivi d’une congélation est une méthode efficace qui préserve leur couleur et leur saveur. Les grains secs doivent être stockés dans des bocaux hermétiques à l’abri de la lumière et de l’humidité afin d’éviter la prolifération d’insectes ou de moisissures.
Cultiver le haricot plus longtemps
Semis échelonnés
Réaliser plusieurs semis espacés de deux à trois semaines permet de profiter d’une récolte étalée tout au long de la saison. Cette méthode assure une production régulière et évite la surabondance de gousses à un moment donné. Elle est particulièrement utile dans les régions où la période chaude est longue et favorable à la croissance des haricots.
Entretien après la première récolte
Après la première vague de récolte, il est important de continuer les soins pour stimuler la reprise de production. Un arrosage régulier et un apport léger de compost ou d’engrais organique riche en potassium favorisent la formation de nouvelles fleurs et gousses. Le retrait des gousses trop mûres ou abîmées permet à la plante de concentrer son énergie sur les parties encore productives.
Conclusion
Cultiver le haricot est à la portée de tous grâce à des techniques simples et efficaces. En choisissant une variété adaptée, en préparant correctement le sol et en respectant les périodes de semis, vous pouvez obtenir une récolte abondante et régulière. Un entretien régulier, incluant arrosage, paillage, désherbage et tuteurage, permet de garder les plants en pleine santé. La prévention des maladies et la gestion des parasites assurent une production durable. Enfin, des semis échelonnés et des soins après récolte prolongent la période de disponibilité des haricots frais, garantissant ainsi réussite et satisfaction au jardin.
FAQ
Comment planter des haricots dans mon jardin ?
Pour planter des haricots, choisissez un sol léger et bien drainé, avec un pH compris entre 6 et 7. Semez les graines directement en pleine terre lorsque la température du sol atteint au moins 12 °C. Respectez un espacement adapté : 30 à 50 cm pour les haricots nains et 60 à 80 cm pour les haricots à rames.
Quand récolter les haricots verts ?
Les haricots verts se récoltent lorsque les gousses sont encore fines et tendres, avant que les graines ne se développent pleinement. Une récolte régulière stimule la production et évite que les plants s’épuisent. Cueillez les gousses à la main pour ne pas abîmer les tiges et favoriser de nouvelles pousses.
Comment prévenir les maladies du haricot ?
Pour prévenir les maladies, espacez correctement les plants pour favoriser l’aération et éviter l’humidité stagnante. Pratiquez la rotation des cultures et choisissez des variétés résistantes aux maladies courantes comme l’anthracnose ou la rouille. L’arrosage doit être réalisé au pied pour ne pas mouiller le feuillage.
Quels sont les principaux parasites du haricot et comment les gérer ?
Les pucerons et les bruches sont les parasites les plus fréquents. Les pucerons peuvent être contrôlés avec du savon noir ou par l’introduction de coccinelles. Les bruches se préviennent en stockant les graines dans un endroit sec et hermétique ou en les congelant pour éliminer les larves.
Comment cultiver le haricot pour une récolte plus longue ?
Réalisez des semis échelonnés toutes les deux à trois semaines pour obtenir une récolte continue. Après la première récolte, apportez un compost léger et retirez les gousses abîmées pour stimuler de nouvelles fleurs. Un entretien régulier, incluant arrosage et paillage, favorise une production durable tout au long de la saison.